Bienvenue en Ménopausie

De l’enfant solaire à l’ado boostée aux hormones du sport, de la femme amoureuse dopée à l’oxytocine à la jeune mère en pleine tempête hormonale, Aude Vincenti a traversé toutes les saisons d’une vie de femme avec panache. Parfumeure de métier et désormais ménopausée décomplexée, elle célèbre chaque étape avec humour, audace et une franchise délicieusement libératrice.

Bienvenue en Ménopausie raconte avec une bonne dose d’autodérision, ce moment où le corps décide de faire grève, la température interne joue au volcan, et les hormones jettent l’éponge sans prévenir. L’originalité du livre ? Transformer cette période redoutée par tant de femmes en un voyage sur une île imaginaire, où chaque symptôme devient une escale exotique : de la Baie des Bouffées de Chaleur au Désert de la Libido Égarée en passant par la Jungle des Humeurs Sauvages.
Soutenir ce projet, c’est dire oui à un livre qui fait rire, qui dédramatise, qui rassure et qui rappelle avec tendresse, que la ménopause n’est pas une fin, mais une nouvelle saison, parfois un peu secouée, toujours riche en surprises. Destiné aux femmes qui approchent l’île, qui y vivent déjà ou qui en reviennent avec quelques cartes postales, ce livre s’adresse aussi à tous ceux qui voudraient enfin comprendre ce mystère brûlant.
Inspiré par une vie entière de montagnes russes hormonales et par une envie farouche de briser les tabous, Bienvenue en Ménopausie ambitionne d’être un guide loufoque mais utile, un compagnon de route souriant, et peut-être même… votre futur best-seller de survie hormonale.

Extrait du livre :

Je n’avais jamais vraiment réfléchi à l’odeur de mon corps. Elle était là, discrète, familière, un peu rassurante, comme un parfum que l’on ne remarque qu’en son absence. Mais la ménopause a décidé de chambouler ce paysage olfactif tranquille. On nous prévient des bouffées de chaleur. On nous parle des insomnies. On nous prépare vaguement à la baisse de libido. Mais personne, absolument personne, ne nous dit : « Ah, au fait, ton odeur corporelle va aussi changer. » Comme si c’était un secret d’État.
Un matin, je me suis sentie différente… pas seulement dans ma tête, pas seulement dans mes habits trop serrés ou mes draps trempés de sueur. Mais dans mon odeur. Oui, mon corps a commencé à parler un langage olfactif que je ne connaissais pas. Le même parfum que j’avais toujours porté, celui de ma peau, de mes heures, de mes souvenirs, s’est transformé. Moins doux, moins familier. Plus acide, plus franc. La serviette de bain, elle, garde une mémoire olfactive digne d’une boîte noire. Même les cheveux se mettent parfois à dégager une note « grillée » inattendue. Bref, on ne sent plus tout à fait comme avant.
Pourquoi ? Parce que la ménopause, ce n’est pas seulement une histoire d’hormones capricieuses : c’est aussi un bouleversement de la faune microscopique qui vit sur notre peau. Oui, nous sommes toutes des hôtels cinq étoiles pour des colonies de bactéries. Quand les œstrogènes chutent, le sébum et la transpiration changent de composition. Et nos petites colocataires cutanées se mettent aussitôt à transformer la sueur en odeurs plus… corsées. Moins floral-poudré, plus acide-épicé.
En clair, ce n’est pas nous qui sentons « plus fort », c’est notre laboratoire bactérien qui a décidé de revoir sa carte du menu. Et il se fiche bien de savoir si on a une réunion, un rendez-vous galant ou juste envie de rester fraîche comme une rose.
Les bouffées de chaleur ont un côté théâtral, visible par tous. Mais ce changement d’odeur, lui, est intime, secret. Une note boisée qui surgit quand je suis stressée, un parfum de gingembre piquant légèrement savonneux s’échappe quand je rie, et le soir, entre fatigue et relâchement, mon corps dégage un mélange inattendu, comme si chaque fibre voulait rappeler que le temps a son mot à dire.
En tant que parfumeur, j’ai fini par jouer avec ces nouveaux accords. Je remarque les interactions avec mes parfums, la façon dont les huiles et les fleurs révèlent des facettes différentes de ma peau. Mon Shalimar autrefois très vanillé dévoile maintenant des notes de civette. Certaines senteurs que j’aimais avant semblent disparaître, effacées par ce souffle nouveau. D’autres se révèlent plus fortes, plus marquées, parfois audacieuses. Mon corps est devenu mon laboratoire, et moi, la chercheuse émerveillée.
Évidemment, ça surprend, c’est un peu déstabilisant. On ne parle jamais de ça. Jamais. Et pourtant, c’est bien là, tangible, réel. Ce parfum nouveau n’est pas mauvais, il n’est ni honteux ni dramatique. Il est juste différent. Il dit : « Tu changes. Et ce changement, je le porte avec toi. »
Après tout, ce n’est pas la première fois que notre odeur change. L’adolescence nous a offertes des effluves explosives (bonjour les hormones et les sprays sucrés), la grossesse a apporté une mystérieuse note que personne n’arrivait à définir et maintenant, la ménopause ajoute sa propre signature : plus affirmée, plus animale, plus… charnelle.
Avec un peu d’humour, on peut même y voir un compliment de la nature : une odeur plus marquée, c’est une odeur qui dit « Je suis là, je respire, et j’ai du caractère ».