Avant les bombes, il y avait toi

Fred Elham est un auteur engagé, passionné par les mots qui dérangent, les silences qui crient, et les histoires qu’on ne veut pas toujours entendre. Né en France dans un quartier populaire, il grandit au carrefour de plusieurs cultures, entre béton et traditions, colère et poésie. Ce mélange, Fred le transforme en récits puissants, intimes, profondément humains.

Avec une plume à vif, il explore les failles du monde, les injustices qu’on tait, les amours impossibles et les blessures invisibles. Il ne cherche pas à plaire — il cherche à toucher. À éveiller. À secouer.

Avant les bombes, il y avait toi est un roman sur l’amour impossible entre deux êtres que tout oppose : une jeune Palestinienne et un soldat israélien. Mais ce n’est pas qu’une histoire d’amour. C’est un roman sur la guerre, la frontière, le choix, la culpabilité, l’espoir, et la désobéissance intime face à la haine collective. C’est un cri du cœur, un miroir tendu à notre époque : et si aimer devenait le plus grand acte de révolte ?

Ce roman ose traiter un conflit réel — celui qui déchire Israël et la Palestine — par le prisme de l’intime, sans caricature, sans manichéisme, sans propagande. Il alterne les voix des deux protagonistes (chapitres croisés) pour montrer les deux humanités, leurs contradictions, leurs souffrances, leurs blessures. Il mêle réalisme brut, émotion à fleur de peau, et passages poétiques, notamment à travers les textes que la jeune Yasmine écrit dans son carnet secret. Il ne donne pas de réponse, mais pose des questions puissantes. Il va chercher le lecteur là où ça fait mal. Là où ça fait vrai.

Pourquoi les gens auraient-ils intérêt à participer à sa création ? Parce que ce roman porte une voix que l’on entend rarement. Parce qu’il raconte l’amour là où tout pousse à la haine. Parce qu’il ne vend pas du rêve facile — il raconte la beauté dans la tragédie, la lumière dans les ruines.

Extrait  

Avant les bombes, il y avait les rêves. Il y avait les regards volés, les lettres cachées, les mains qui se frôlaient dans l’ombre d’un mur. Il y avait elle. Il y avait lui. Et un monde qui allait exploser.

Yasmine est Palestinienne. Le cœur écorché par une enfance sous les bombes, mais l’âme encore pleine de poésie. Elle écrit pour survivre, pour respirer, pour se souvenir que l’amour peut exister entre les sirènes et les ruines. Elia est soldat israélien. Jeune, idéaliste, rongé par les doutes. Il pensait servir son pays. Il va découvrir qu’il est tombé amoureux de l’ennemie qu’on lui avait désignée.

Il a enlevé son casque. Et moi, mon cœur.

On n’a rien dit pendant de longues secondes.

Juste respiré. Comme si c’était déjà trop.

Autour de nous, le ciel saignait. Les échos des frappes résonnaient encore dans mes côtes.

Mais dans ses yeux, y’avait autre chose. Un refuge. Un interdit.

— T’as pas peur ? j’ai murmuré. Il a haussé les épaules.

— Pas de toi. J’ai voulu sourire. J’ai pas réussi. Il a tendu la main. Elle tremblait. La mienne aussi.

— Si quelqu’un nous voit…

— C’est pas quelqu’un qui me regarde. C’est toi. J’ai posé ma paume contre la sienne.

Un frisson a traversé mes veines. Ni drapeau. Ni mur. Ni armes. Juste sa peau. Et la mienne.

— Tu pourrais me tuer, tu sais.

— Tu pourrais me sauver. Un bruit sourd a éclaté au loin. Une autre frappe. Plus proche. Mais on n’a pas bougé. On était là, entre deux mondes, deux noms, deux serments. Moi, la fille du camp. Lui, le fils du poste. Il a approché son front du mien.

— On n’a peut-être qu'aujourd'hui Yasmine.

— Alors prends-le. Tout de suite. Nos souffles se sont mélangés. Et pour une fois, j’ai fermé les yeux… pas pour avoir moins peur. Mais pour sentir. Sentir qu’avant les bombes... il y avait toi.