Dans l'Enfer Afghan

Tancrède Cénèc est ancien militaire. Il a eu l’occasion durant sa carrière de participer à plusieurs opérations extérieures (opex) et missions à l’étranger, ce qui lui a donné une très bonne connaissance de l’institution et des contraintes de la vie en campagne.

Sous forme de roman, il nous décrit une aventure épique qui mènera le lecteur au cœur d'une opération en Afghanistan, en nous faisant partager la vie quotidienne d'un officier en mission. Chose surprenante, celui-ci sans vraiment s'y attendre, découvrira l'amour au milieu de cet environnement âpre et peu enclin à la romance. Il permettra également au lecteur de mesurer les spécificités de la vie en opex, où le danger est partout présent, mais où la camaraderie et la cohésion des soldats sont également les maîtres mots d'une mission réussie.

Synopsis

Nicolas Declairvaux est capitaine de l’armée française. Officier expérimenté issu du corps de sous-officiers, il s’apprête à partir pour une nouvelle opération extérieure (OPEX), cette fois en Afghanistan. Cette mission complexe et dangereuse - dans une région hostile - présente de multiples enjeux dépassant largement le simple cadre de ses fonctions. Elle lui donnera l’occasion, au milieu d'un univers inhospitalier, de réfléchir sur sa vie personnelle, de dresser le bilan de ses choix, et de faire le point sur ce qu’il veut vraiment pour sa vie future. Remise en question personnelle, introspection, contraintes de la vie de militaire, sens du service de l'Etat... Bien plus qu'une simple aventure romanesque, ce récit illustre en profondeur les implications et les conséquences pas toujours appréhendées par les soldats au moment de l'engagement.

Extrait  

D’un seul coup, une déflagration assourdissante nous sort brusquement de la torpeur qui nous faisait somnoler. Nous sommes secoués, car Erail fait un écart qui nous projette en contrebas de la route, mais il manœuvre bien et parvient à nous remettre d’aplomb. Beaujeu et Bourdon crient à s’en faire péter les poumons.

– « IED, IED, IED !... ».

La radio de Montbard crache des ordres incompréhensibles, mais on parvient à distinguer certains mots, quelques instants plus tard…

– « IED ! Delta 15 touché ! Impossible reprendre itinéraire… Trois blessés graves à l’arrière, peut-être plus… L’essieu arrière endommagé… ».

Ça y est, on est en plein dedans. Mon cœur s’est emballé et doit au moins battre à 200 ! Bon sang, on est enfermé dans cette putain de cage et on ne voit rien de ce qui se passe à l’extérieur. Chacun a les yeux grands ouverts dans le VAB, la main sur son fusil, le souffle haletant. Je demande à Bourdon s’il voit quelque chose depuis sa position, à l’extérieur de sa tape.

– « Le VAB deux crans devant nous a été touché. Les gars du 1er descendent et commencent à faire la bulle de sécurité. Le VAB est HS236, impossible de repartir ; les roues et l’essieu sont complètement détruits, le véhicule est sur le bord de la route et complètement de travers. Ça craint putain, ça craint ! ».

– « OK, tout le monde garde son calme. Montbard transmettez les ordres que vous recevrez, on n’entend rien ici, crie Mélosa. »

– « Reçu mon commandant, répond-il depuis son poste de tir à la 12.7. »

De longues minutes s’écoulent et on entend les ordres du chef de convoi qui coordonne les éléments au sol. Les procédures sont bien rodées heureusement et les gars savent ce qu’ils ont à faire. Dans ce genre de situations, il faut immédiatement s’assurer que l’axe n’est pas encore dangereux par d’autres mines qui pourraient péter en cascade. Il faut vérifier ensuite qu’il n’y a pas de talibans planqués quelque part qui attendraient qu’on sorte tous des véhicules pour nous tirer comme des lapins. Les sections de combat inspectent ainsi les lieux pour créer une sorte de « bulle de sécurité ». Bien sûr pendant ce temps les premiers soins sont dispensés aux blessés. Lors d’attaque IED, on s’attend toujours à une embuscade. Les insurgés savent y faire et il n’est pas rare qu’ils déclenchent un déluge de feux juste après l’explosion, pour profiter pleinement de l’effet de surprise et nous en mettre plein la gueule.