Écho des itinéraires

Originaire du Congo-Brazzaville, je suis né en 1994 à Brazzaville. Diplômé en management des organisations à Nantes, je suis recruteur de profession. Poète des instants fugaces, je transforme les silences en mots depuis 10 ans. Installé entre la Bretagne et Nantes, j’inscris mon écriture au carrefour de mes racines africaines et de mon parcours européen, en explorant les liens entre mémoire et identité.

Écho des itinéraires est un recueil de poésie qui interroge l’identité, l’exil et la résilience à travers une traversée intime entre le Congo-Brazzaville et la France. Sa singularité réside dans la rencontre entre une histoire personnelle et des résonances universelles, où chacun peut retrouver un fragment de soi. Soutenir ce projet, c’est accompagner la naissance d’une voix singulière émergente qui relie les mémoires individuelles aux grands mouvements de notre temps. Le recueil s’adresse aux passionnés de poésie autant qu’à celles et ceux qui questionnent leur propre chemin, leur appartenance ou leurs racines. Inspiré par la tradition orale, la poésie contemporaine et les écritures du déracinement, ce livre aspire à devenir un pont entre les terres, les êtres et les voix.

Extrait

MÉTAMORPHOSE

Le silence s’abattait autrefois sur mes jours,
Lourd, comme une main qui retient le souffle.
Les éclats du tonnerre portaient la mémoire,
Pleurs d’un sol brisé, fureur des guerres oubliées.
J’ai marché dans l’exil, ombre parmi les ombres,
La patrie s’effaçait dans l’horizon sombre.
Pourtant, une étincelle a germé dans mon cœur,
Feu d’espérance ardent, invisible mais vivant.
Les voix des proches perdus résonnent au loin,
Présentes dans l’air léger, témoins silencieux.
Chaque échec devient acier, chaque chute une lame,
Forgée dans la douleur, poli par la patience.
Le monde chancelle, les maisons ploient,
Et pourtant, un sourire, une main tendue
Repopule d’amour les ruines de la nuit,
Et le souffle de la liberté traverse les murs.
L’âge se précipite comme un torrent,
Mais il offre ses leçons, ouvre des portes.
Chaque ride est un soleil qui se lève au matin,
Chaque instant effacé éclaire le chemin.
Doute et peur, sombres guides fidèles,
Veillent mes pas et aiguisent mes élans.
Ils transforment la nuit en flamme fraternelle,
Et donnent à ma foi des contours éclatants.

Alors mes silences, jadis glacés,
Devenus flambeaux au ciel entrelacés,
Transforment chaque ombre en lumière souveraine,
Et rendent à mes pas la douceur des fontaines.
Je marche désormais dans l’élan de l’espoir,
Chaque fardeau brisé enseigne à mieux vouloir.
Et du creux de mes ombres jaillit l’or éclatant :
Tout silence aujourd’hui me conduit au printemps.