VIOLETTES ECARLATES

Née en 1956, je suis originaire de Haute-Provence. Après avoir commencé des études de langues à Aix en Provence, je m’oriente finalement vers l’Ecole Nale en Santé Publique de Rennes. A 25 ans,  j’intègre la fonction publique hospitalière, en qualité de cadre de Direction, jusqu’à ma retraite.  

Fin du XIXème siècle,  dans la proche banlieue d’Aix en Provence, le juge Margalet  éduquait Pierre, son fils cadet, dans la plus pure tradition, lui imposant une discipline de fer par l’intermédiaire de  Gilbert Dupré, son précepteur. Un homme diabolique faisant subir à son élève privations et brimades à répétition. Malgré tout, des événements vinrent illuminer la grisaille quotidienne du jeune homme : la rencontre dans le parc du domaine de son nouveau compagnon à quatre pattes, Lupus, un loup farouche et l’arrivée de Valentin Granet, son maitre d’armes. Cependant, le redoutable Dupré  sera à l’origine d‘un acte qui bouleversera  la vie du jeune Pierre et déclenchera  des drames en cascade. Léon Lambertas, commissaire de police, s’évertuera de démêler les fils de cet écheveau embrouillé. Malheureusement,  il se laissera guider par son ressentiment envers ce juge hautain. Jusqu’où le conduira ce mauvais conseiller ? Cette famille bourgeoise aixoise ayant toutes les apparences de la respectabilité,  évoluant dans une société en pleine mutation, tirera-t-elle son épingle du jeu ?    

Extrait du livre : 

…..Au fur et à mesure qu’il approchait de sa destination, l’anxiété l’étreignait. Comment allait réagir le précepteur ? Quelle punition pleuvrait encore sur lui ? Qu’allait-il endurer, physiquement ou moralement ? Il avait réussi à se détendre pendant les heures passées avec Granet ce qui lui avait fait du bien. Il se doutait qu’il allait payer au centuple cette pause salutaire.  Dupré, le menton posé dans le creux d’une de ses mains, assis à son bureau, attendait de pied ferme son élève. Il tapotait  nerveusement de son autre main le dessus du meuble, sentant l’énervement monter en lui car le retard s’accentuait.   Dès que Pierre pénétra dans la pièce, Dupré lui fondit dessus. L’attrapant par une oreille,  il le dirigea vers l’armoire située au fond de la salle. Le poussant violemment à l’intérieur, il referma sèchement la porte qu’il verrouilla rapidement. Il lança à travers la paroi « Vous y resterez tant qu’il me plaira. Cela vous apprendra à arriver en retard !  N’avez-vous pas assez musardé pendant deux heures avec ce bellâtre de maître d’escrime ? »  Coincé dans un réduit noir, se tenant courbé car l’étagère du dessus l’empêchait d’être droit, Pierre ne sut plus ce qui lui arrivait, tellement l’attaque fut soudaine. Une odeur de renfermé lui envahit les narines. Il tenta de trouver une position pas trop inconfortable, ne pouvant pas s’accroupir car le meuble n’était pas assez profond pour le lui permettre ni rester droit.  Aussi,  se positionna-t-il  tête penchée en avant, genoux légèrement fléchis. Combien de temps son tortionnaire le laissera-t-il mariner dans cette armoire ?  Le manque de place se fit rapidement sentir. Des fourmis lui ankylosaient les membres, son cou fut douloureux et l’oxygène se faisait de plus en plus rare dans cet espace exigu et confiné. Aucun son ne parvenait de la pièce. La peur s’empara de lui : Dupré était-il parti ? L’avait-il laissé seul ? Comment sortirait-il d’ici ?  Personne ne l’entendrait crier. Serait-il condamné à mourir asphyxié dans une armoire !  Paniqué, il bourra la porte de coups de poing «  Laissez-moi sortir, j’étouffe là-dedans !   S’il vous plait,  Maître, s’il vous plait,  Maître ! Laissez-moi sortir, laissez-moi sortir ! » En fait,  Gilbert était toujours là ……