MINH-HOÏ

Il a 19 ans lorsque la guerre éclate, mobilisé au grade de sergent, il rejoint l’Algérie en 1942 et participe à la campagne de Tunisie en 1943. Promu officier, il enchaîne une carrière  dans les troupes coloniales. Il quitte l’armée en 1965 et entame une seconde carrière dans le secteur privé. Il est décédé en 2001, avant d’avoir pu faire éditer ce roman qui lui tenait à cœur.

Les destins croisés de personnalités qui n’ont rien en commun et réunis malgré eux par la guerre d’Indochine dans une aventure hors du commun au terme de laquelle ils sortiront changés.
L’auteur a choisi comme personnage central de son roman un “marsouin” (surnom donné au soldats des troupes coloniales) qui prend en charge ce groupe hétéroclite de rescapés. Un homme simple, guidé par le sens du devoir et l’esprit de sacrifice. Les personnages sont placés dans une situation improbable qui les oblige à se transcender l’un après l’autre.
Soutenir ce projet, c’est contribuer au  devoir de mémoire afin de ne pas oublier tous nos aînés qui ont servi la France au péril de leurs vies.
Ce roman d’aventures intéressera aussi bien les anciens combattants que les jeunes français qui doivent savoir ce qu’ils doivent à ceux qui les ont précédés au service de la nation. 
A noter que les bénéfices des ventes du livre seront reversés à l’UNC (union nationale des combattants) et au Souvenir Français.

Extrait du livre :

Après avoir déposé son FM, Boukounou dévale la pente avec Marco décidé à faire le plus vite possible.
-      « Bon, à toi, fais voir ta jambe. Ça te fait mal ? »
-      « Eh oui, mais c’est supportable… Ne vous en faites pas, je marcherai. »
-      « Tu as un bon morceau de bidoche du mollet en moins, sans doute un éclat d’obus de mortier. Je te fais le pansement. Tu as l’air courageux. Tu as quel âge ? »
-      19. Je me suis engagé à 18 ans et je viens juste d’arriver en Indo. »
-      « Eh bien, tu aurais mieux fait de rester chez toi, petit, parce qu’ici, c’est la fin. Je vais te tailler un bâton pour t’aider à marcher. Les deux autres ne vont pas tarder. Ils ont intérêt ! »
-      Les voilà, chef ! Ils reviennent avec quelqu’un. On dirait un viet. »
Les deux autres apparaissent au bas du talus, chargés comme des brêles, suivis d’une petite silhouette vêtue de noir. Santini va à leur rencontre pour les aider.
-      « Vite les gars ! Marco, qui c’est ça ? »
-      « Vous avez vu chef, ce que j’ai trouvé ? Une petite pépée ! Chouette, non ? Tout le monde est mort, sauf elle que j’ai trouvée dans le camion des putes. Je l’ai entendue gémir. Elle était coincée sous les corps de deux de ses copines complètement ratatinées. Elle, elle a l’air sonnée, mais intacte. Mignone, hein, la petite niakouée ?... Mais, putain chef, en bas, les copains c’est pas beau ! Est-ce qu’on va les laisser se faire bouffer par les charognards ?
Le sergent-chef Santini savait qu’il n’avait pas le choix. Il éluda la question.
-      « Qu’est-ce que ça peut leur foutre maintenant ? Allez, hop ! Tout le monde sous les bois ! On s’arrête à 300-400 mètres à l’intérieur. Répartissez-vous armes et munitions. Je prends le FM. Amène-toi petit ! Je vais t’aider à marcher. Au fait, comment t’appelles-tu ? »
-      « Régis, chef. »
Marco ne peut s’empêcher de lâcher un de ses commentaires ineptes :
-      « Régis ?! Qu’est-ce que c’est ce nom à la con ? Tu ne peux pas t’appeler Robert ou Jules, comme tout le monde ? »
Soudain un bruit de moteur.
-      « Un avion chef ! On lui fait signe ? »
-      « Rien du tout ! Sous les arbres, nom de Dieu ! »
On entend des rafales de coups de feu.
-      « Vous entendez ? Les viets reviennent avec les coolies. Ils lui tirent dessus. C’est un piper d’observation. Quelqu’un dans la colonne a peut-être eu le temps de lancer un appel radio ou alors, et c’est le plus probable, il a vu de loin la fumée. Pour l’instant, nous, nous avons intérêt à ne pas être découverts par les Viets. On dégage ! Plus vite ! Maulen ! »