Mon périple Toulouse Rome à pied

Dorian se lance dans des projets trop grands, souvent sans préparation, toujours avec sincérité. II écrit comme il marche : sans filtre, pour comprendre ce qui l'habite. Ce livre, c'est la trace brute de ce qu'il a vécu.

Mon périple Toulouse Rome à pied est le récit authentique d'un pèlerinage moderne : ni religieux, ni héroïque, mais profondément humain. Pendant 56 jours, seul sur les chemins, j'ai traversé la France et l'Italie à pied, bivouaqué sous les étoiles, pleuré, ri, douté, persévéré. Ce livre ne donne aucune leçon — il partage une expérience brute, à hauteur d'homme. Ce qui fait sa force, c'est sa sincérité : je n'ai rien enjolivé. On y croise des galères, des rencontres bouleversantes, des réflexions intimes, parfois maladroites, toujours vraies. Il s'adresse à tous ceux qui ont un jour ressenti ce vide que les réseaux, la routine ou la performance ne comblent pas. Ceux qui rêvent de partir. Ceux qui ont besoin de sens. En participant à cette prévente, vous soutenez un projet jeune, libre, et un peu fou — né d'un besoin vital de marcher vers soi.

Extrait du livre Mon périple Toulouse Rome à pied

Le 19 septembre, jour 53

Les écrits de ces derniers jours étaient relativement négatifs et redondants. J’ai donc décidé de te les épargner.

Cette journée était agréable, les vues magnifiques et j’ai fait des rencontres. Dans la matinée, j’ai marché avec Loïs. Loïs a environ 60 ans et une excellente forme physique. J’ai eu des difficultés à comprendre quel est son métier, mais il exerce une fonction qu’il aime, bien que très prenante et exigeante. Malheureusement, Loïs est atteint de la maladie de Parkinson. Il lutte toute l’année contre cette pathologie. Nous avons tous des problèmes contre lesquels nous devons nous battre, qu’ils soient extrinsèques ou intrinsèques. Nos problèmes sont plus ou moins graves mais nous devons garder la tête haute.

Loïs m’a montré par son exemple que c’est bel et bien faisable. Cela fait 10 ans qu’il emprunte les chemins de Compostelle 3 mois par an. Le reste de l’année, Loïs fait 2 à 4 heures de sport par jour. J’éprouve beaucoup de respect pour cet homme. Il fait partie des rencontres marquantes de l’aventure.

13 h 32 : Je mange avec Mourad, un homme qui fait la manche devant un supermarché. Il est sobre. Nous ne parlons pas la même langue mais nous rions ensemble. J’ai égayé son après-midi. Il en a fait de même pour le mien.

21 h 24. Je réalise que c’est bientôt la fin de l’aventure. Je suis sur la dernière ligne droite. Je ne me rends pas bien compte de tout ce que cela va engendrer. Je suppose qu’une part de moi relativisera, une autre retiendra les enseignements et une dernière sera impressionnée, pensant presque que ce n’est pas moi qui l’ai fait. Je ne perdrai pas mon temps à regarder en arrière, mais je n’oublierai ni ce que j’ai fait, ni d’où je viens, ni tous les enseignements. À l’image du pèlerinage, je devrai avancer face à l’avenir avec constance et rigueur.

Le 20 septembre, jour 54

22 h 3. À l’instar d’hier soir, je rêvasse une nouvelle fois, assis sur mon sac, avant d’installer mon bivouac. J’ai imaginé mon retour, les moments où je reverrai ma mère et mon père. Je me suis imaginé les prendre dans mes bras, leur parler. Leur dire qu’ils n’ont plus de souci à se faire, que je suis là pour eux. Je pense atteindre Rome d’ici 2-3 jours. Il ne me reste plus que 100 kilomètres à parcourir par la Via Francigena.

Mon quotidien est objectivement le même qu’il y a 3 semaines, mais la douleur semble s’estomper.

Je me projette de plus en plus. Mon esprit est déjà à Rome. J’erre dans le centre-ville, j’achète des cadeaux, j’observe les bâtiments, les gens…

En une demi-seconde, je me vois à Toulouse.

J’embrasse mes proches un à un. Ils me manquent. Je ne sous-estimerai plus leur importance. Toujours assis sur mon sac, alors que la température descend lentement, au même rythme que le soleil, entre deux moments d’oisiveté, je me reconnecte avec le présent. Je regarde mes bras, mes mains, je reprends conscience de mon environnement. Je réalise que l’univers dans lequel je viens de voyager était fictif. Pour l’instant, je suis à 100 kilomètres de Rome, assis en t-shirt dans le froid et ma tente n’est toujours pas montée.