Les Cicatrices d’une enfance volée

Je suis Maria De la Paz, née à Cadix, entre lumière andalouse et ombres familiales. Mon histoire est celle d’une enfance brisée trop tôt, d’une quête d’amour, de justice et de liberté.

Mon projet est un témoignage autobiographique, celui d’une enfant arrachée à son enfance, à ses repères, à l’amour, et confrontée trop tôt à l’exil, aux foyers, à l’injustice et au silence des adultes. A travers ce récit, je souhaite faire entendre cette voix longtemps tue, non pour régler des comptes, mais pour donner un sens à ce qui fut traversé – et partager une lumière née de l’obscurité. L’originalité de ce livre réside dans la force du vécu brut, porté par une écriture sensible, directe, sans artifice, qui laisse place à l’émotion vraie. Ce n’est pas seulement une histoire personnelle : c’est la parole universelle sur les blessures de l’enfance, la résilience, et la quête d’amour. Participer à la création de ce livre, c’est permettre à une mémoire de vivre, à une voix d’émerger, et peut-être à d’autres de se reconnaître ou de se réparer. Ce récit s’adresse à tous ceux que l’enfance touche – parents, éducateurs, anciens enfants blessés – à quiconque croit que raconter peut guérir. Il puise son inspiration dans la vie, tout simplement, et porte l’aspiration profonde de transformer la douleur en parole libre, en trace vivante, en pont vers l’autre.

Extrait du livre : 

Extrait du chapitre 4

Madrid n’a pas été notre destination finale.

Ma mère a compris que nous ne pouvions rester. La précarité, l’instabilité, la solitude face à un avenir sans promesse… tout la poussait à prendre une décision radicale.

Une nuit, elle rassembla nos affaires et profita du sommeil de notre père pour partir avec nous. Elle avait pris son passeport, sachant que ce moment arriverait. Nous avons marché jusqu’à la gare, le coeur battant, avec l’impression de commettre un acte irréversible. Loin de l’agitation de la ville, nous avons embarqué dans un train en direction de la frontière française, laissant derrière nous un père qui ne saurait notre départ qu’au réveil.

Dans le wagon, ma mère serrait nos mains. Nous partions vers l’inconnu, sans savoir si ailleurs serait plus clément que ce que nous laissions derrière nous.

Nous quittions Madrid, un matin froid et gris, en laissant notre père. La gare était bruyante, envahie par le va-et-vient des voyageurs, les annonces métalliques résonnaient dans l’air glacé. Mon père ne savait pas que nous partions. Trop saoul pour comprendre ce qui se jouait, il dormait lorsque ma mère a pris son passeport et nous a entraînés hors de l’appartement. Elle avait attendu ce moment, une brève accalmie dans le tumulte de leur relation, pour nous arracher à cette vie d’incertitude.

Le sifflement du train retentit, marquant l’instant du départ. Je sentie une boule se nouer dans mon ventre, une peur sourde qui ne trouvait pas de mots.

Nous étions dans ce train comme dans un refuge, mais aussi comme dans un inconnu effrayant.

La maison où je suis née