Évangiles Pour Néons Mourants

Adrien est un ange de passage, un cuisinier d’âmes et de chansons, qui nourrit autant les ventres que les cœurs. Il s’inspire des gens croisés, des éclats de vie, du temps qui file. Sa plume oscille entre tendresse et désenchantement, toujours à la recherche d’un peu de beauté brute.

Évangiles pour néons mourants est une plongée poétique dans les interstices de l’existence, là où les néons s’éteignent et les rêves s’égratignent. Entre bas-fonds et constellations, chaque texte explore une tranche de vie, faite d’élans et de chutes, de souvenirs qui collent à la peau et de visions hallucinées. Ce livre parle aux solitaires, aux âmes cabossées, aux doux dingues, à tous ceux qui avancent en équilibre fragile sur le fil du quotidien.

J’y mélange mes propres cicatrices avec celles que j’ai vues chez d’autres, pour façonner un langage qui n’appartient qu’aux instants vrais. Les images y naissent de la rue, de la nuit, de la pluie sur les visages, de l’amour qui s’égare et du manque qui persiste. C’est un recueil qui croit encore en la poésie comme dernier refuge. J’ai voulu que chaque page soit un miroir trouble où l’on se reconnaît à moitié, mais où l’on se sent moins seul. Parce que dans un monde qui manque cruellement de poésie, il faut parfois inventer ses propres évangiles.

Extrait  

J’t’ai revue hier dans un trip de cafetière,

Ton visage pixelisé sur l’écran d’un réverbère,

T’avais des papillons morts cousus dans les cheveux

Et une clope allumée dans chaque œil un peu bleu.

Moi j’vivais tranquille avec mes cactus domestiques,

Mes souvenirs cryogénisés dans un bocal pathétique,

T’étais le bug dans mon logiciel affectif,

L’erreur 404 dans mon baiser fictif.

On n’a jamais été ensemble,

Mais j’te traque dans mes rêves qui tremblent.

T’es la fille que j’ai pas eue,

Dans la série B de mes vécus.

10 000 lunes plus tard sur la comète,

On s’retrouve, on s’répète… mais toujours à côté.

T’avais des baskets qui clignotent en marchant sur mes doutes,

Et moi des idées noires qui hurlent quand j’écoute.

On a parlé d’amour comme deux épouvantails,

Sous un ciel en carton qui suintait des détails.

J’te voulais pas nue, j’te voulais incohérente,

Avec des vers de Rimbaud tatoués sur la fente

De ton sac à main en forme de planète Mars…

On s’est aimés à distance, sur une ligne de farce.